Samedi 05 mars 2011. Nous nous retrouvons à 8 à Roissy, puis après les formalités d'usage, embarquons en début d'après-midi dans l'A380 d'Emirates. Un avion beau et spacieux, le voyage commence bien ! Une onzaine d'heures de vol et trois heures d'escale à Dubaï plus tard, nous voici arrivés à Malé, capitale des Maldives, le dimanche matin. Il est 8h30 ici, 4h30 du matin à Paris. A la sortie de l'avion : grosse chaleur et. pluie !
Heureusement ça ne dure pas, et nous découvrons rapidement le Blue Shark, du club OK Maldives, qui sera notre bateau-hôtel pendant la semaine. Bateau simple, pas de lits à baldaquins ni de jacuzzi comme dans certains palaces flottants, mais spacieux et bien agencé. Les cabines ont toutes la climatisation individuelle, un ventilateur et des douches-WC privatifs - la clim sera appréciée la nuit, il fait 30°C de moyenne en journée, et plus dans les cabines ! Le bateau est équipé de générateurs qui tournent 24h/24, et d'un désalinisateur qui garantit l'eau douce à bord en permanence - ça rappellera des souvenirs d'une certaine croisière Saint John's à certains.
La vie à bord est rythmée par les trois plongées par jour : lever à l'aube, petit café et biscuits puis 1ère plongée vers 8h30. Retour à bord et petit déjeuner copieux, puis 2ème plongée en fin de matinée. Repas de midi - préparé par l'excellent cuistot sri-lankais - puis 3ème plongée dans l'après-midi. Et bien sûr le petit apéro avant le dîner. Le bateau navigue de site en site en journée : la nuit se passe toujours à l'abri.
Le Blue Shark est suivi par un dhoni de plongée, bateau sur lequel le matériel de plongée reste en permanence et qui nous amène sur les sites. Dessus sont montés deux compresseurs : ainsi le dhoni peut s'éloigner du Blue Shark pour gonfler les blocs entre deux plongées, assurant notre tranquillité loin du bruit des compresseurs, royal !
Les plongées sont dérivantes et se font en général sur une trentaine de mètres, dans des passes (kandu) ou autour de patates de corail (thila). Le courant est toujours présent et peu prévisible, composante du courant océanique de mousson et des courants de marée. Par conséquent, le guide teste systématiquement son sens, ainsi le dhoni nous largue au bon endroit par rapport au site. Il n'y a plus qu'à suivre le guide pour arriver sur le site, puis chacun vit sa vie par palanquée. La semaine où nous y étions, le courant était gérable, seulement quelques plongées avec un courant réellement fort. Dans ces cas, le crochet est bien pratique pour se maintenir dans le courant et attendre le photographe de la palanquée (ou faire des photos !!).
Les plongées, parlons-en : c'est du grand spectacle, dans une eau à 28°C !! thons, tortues, raies mantas, raies aigles, raie guitare, requins marteau, pointes blanches et gris. Le tout dans une exubérance de vie, des bancs de poissons de toutes sortes de taille impressionnante, je crois que même les plus blasés d'entre nous ont été émerveillés.
Deux plongées absolument inoubliables : 45 min de nuit, assis sur un fond de sable à voir les mantas se gaver de plancton en faisant des loopings devant nous et nous frôlant (voire plus !!). Puis le dernier jour, sur Rasdhoo Atoll, un marteau dans le bleu puis à la remontée, ballet de 8 requins gris juste devant nous, devant le récif. Plus bien sûr (mais ce n'est pas une plongée !!) la rencontre avec le requin baleine en PMT, après l'avoir cherché un moment, le bateau faisant des allers-retours dans la zone où il pouvait se trouver.
Et voilà, le dernier soir est arrivé. Repas de fête sur des tables très joliment décorées, retour à Malé après avoir fait en une semaine 17 plongées et une boucle d'environ 600 km entre les atolls de Malé Sud, Ari, Rasdhoo puis Malé Nord. Le tout en ne descendant à terre que trois fois, pour visiter des îles de pêcheurs - dont une avec une boutique de souvenirs « ASAA » qui nous a bien plu ! Le lendemain, visite de Malé, ville très animée et dense, avant le retour au bercail.
En conclusion, je crois que pour tous c'était le plus beau voyage-plongée que nous ayons fait, y compris pour les deux chanceux qui étaient déjà venus aux Maldives en hôtel. La croisière, avec un guide connaissant parfaitement les sites et étant passionné comme ça a été le cas avec OK Maldives, permet d'adapter au mieux le parcours en fonction de la faune, présente à tel ou tel endroit selon les saisons, et selon les indications données par d'autres bateaux ! Et puis, vivre sur un bateau pendant une semaine, c'est un dépaysement total : ce n'est probablement pas la dernière croisière.
Texte : Laurent Sciortino.
Photos : Mireille Chemidling (dhoni en surface), Ivan Brassecasse (requin gris), Laurent Mordelet (ange empereur et manta de nuit) et Laurent Sciortino.
© Laurent Sciortino 2011